Premiers mots
Une première station expérimentale dira deux-trois mots le 14 juin 2012, vers 18h30. Si le temps le permet.
Rappelons que ce genre de station n’a pas vocation à parler en public. C’est même tout l’inverse.
Pour les besoins de la démonstration, nous oublierons ce paramètre. Donc, le terrain ne sera pas dangereux et il y aura des témoins.
On n’en sait pas tellement plus pour l’instant.
Problème concret : faire tenir dans une boîte (résister à l’été, à l’hiver, aux feux, aux chutes d’arbres, aux balles), l’appareillage capable de dire pendant cent ans un peu de poésie tous les jours. Si possible avec un brin de sensibilité, ou disons d’à propos, quand elle pioche dans sa vaste banque de données.
Outre qu’elle doit disposer d’énergie, cette boîte — la station — garde un œil sur son environnement, l’analyse et parle en conséquence (c’est-à-dire tel qu’elle a été programmée, nous sommes d’accord). Elle « choisit » de dire ceci ou cela selon qu’il neige, qu’il vente, que les bourgeons percent.
À vrai dire, il serait assez tentant d’oublier cette histoire de sensibilité. Si la station parvenait à parler un peu tous les jours, sans se soucier du temps qu’il fait, ce serait déjà pas mal.
Il suffirait alors à ses inventeurs de concevoir un parfait petit blindé. Et Spatih serait une sorte de kyste doté d’un hoquet, la parlote lui viendrait, deux minutes, le soir, sous une solitude énorme.
L’objet serait probablement peu saillant (rond), monolithique, discret, ni petit ni gros. Il serait bien avisé de tirer son énergie du sol, du césium par exemple, par radiation directe (sans tuyauterie compliquée).
La station parlerait si peu souvent qu’il faudrait à l’improbable passant la chance de se trouver tout à côté pour espérer la localiser (et l’enlever à sa mission, par exemple). Du coup, si j’imagine une sorte d’assez gros galet, pourquoi ne pas multiplier les chances de survie (la bonne vieille stratégie biologique) en multipliant les stations. On pourrait très bien les larguer par hélicoptère, une douzaine au kilomètre carré.
Néanmoins, les inventeurs auraient encore à trouver comment transmettre du son à travers ses parois inoxydables, étanches, ignifuges, que sais-je.
Sur Radio-Tchernobyl, on ne parle jamais de la Chine. Pourtant c’est du côté de cet intelligent pays que nous viennent les premières réponses pratiques. Et si j’en crois les quelques lignes qui accompagnent les fiches produits sur ce site chinois de vente en ligne, c’est même un immense bras tendu à travers tout le continent. Écoutez plutôt :
« Nous avons une expérience riche dans le haut-parleur de jardin de qualité de fabrication, le haut-parleur de klaxon, le haut-parleur, etc. de plafond. Nous pouvons également fournir le service d’OEM et d’ODM selon la demande des clients. Nous avons réalisé la bonne exécution pendant les dernières années, et nous souhaitons la bienvenue sincèrement à des hommes d’affaires outre-mer pour établir une coopération à long terme pour créer un beau demain ! »
C’est parfait.